Si vous voulez bien manger en Angleterre… (ou comment fêter son 101ème article quand on a oublié de fêter le 100ème)

… prenez trois petits déjeuners !

Ce n’est pas moi qui le dit, mais un vrai Anglais, Somerset Maugham.

Alors voilà, moi j’aime beaucoup faire du mauvais esprit, mais force m’est de reconnaître que ce cliché est de moins en moins vrai. Oui, on peut bien manger en Angleterre et a fortiori à Londres. Morceaux gastronomiques choisis (cliquez sur l’image pour l’agrandir) :

Et pour vous en faire la démonstration, mais surtout fêter mon 101ème article (ben oui, j’aurais pu fêter le 100ème, mais j’ai pas fait attention), je vous propose un CONCOURS – les majuscules ayant pour but de retranscrire un peu de l’excitation qui me gagne à cette seule idée.

Pour gagner un panier gastronomique de spécialités anglaises (pas encore acheté, mais j’ai plein plein d’idées, des scones, des oat cakes, des Christmas puddings, et en tout cas pas de Marmite hein, sauf goûts douteux du ou de la gagnant(e)), rien de plus simple :

Laissez un commentaire (ça me fera plaisir) indiquant ce que vous préférez chez les Anglais (ça me fera rire) ou à Londres (ça me fera voyager, maintenant que je ne sors plus de chez moi qu’en poussette et dans un rayon de 500 mètres autour de la maison).

L’ironie est non seulement acceptée mais conseillée. La mauvaise foi aussi. Mais si vous aimez vraiment les Anglais et/ou Londres, on prend aussi.

Je choisirai au hasard (sic) un commentaire parmi ceux déposés entre aujourd’hui 9 novembre et samedi 12 novembre. L’heureux gagnant se verra envoyer un magnifique, sublime, gigantesque (j’en fais trop, là ?) panier gastronomique.

C’est comme ça qu’on fait dans les vrais concours ?

Bref. Merci encore de votre fidélité.

C’est à vous, chers lecteurs !

Rien ne sert de courir, il faut maigrir à point(s) – ou comment perdre ses kilos en trop pour rentrer dans sa robe de mariée (3)

C’est le moral dans les chaussettes que j’arrive chez SuperConseil en ce lundi matin. Je suis désabusée par l’échec cuisant de mon plan Vigikilos. Là où les magazines prodiguent leurs conseils pour « maigrir sans se frustrer », j’ai réussi l’exploit de grossir sans me faire plaisir.

Là où j’avais six kilos à perdre, j’en ai désormais presque huit. Soit le nombre de mois qui restent jusqu’au jour J. Un kilo par mois, paraît-il, c’est le rythme de régime idéal… si ce n’est que je suis toujours aussi réticente à l’idée de faire un régime. Rien que le mot me donne des boutons. Très peu pour moi, la liste de menus établie jour après jour, alors que je n’aime rien tant que de décider seule et au dernier moment de ce que je vais manger. Le souci, c’est que, tiraillée entre mon rejet de toute soumission à un programme établi et mon absence totale de discipline… eh bien, on a vu le résultat. Que faire ?

Heureusement, à l’heure du déjeuner, alors que je me demande quel supermarché va bien pouvoir me fournir en plat cuisiné allégé en matières grasses, sucre, sel et goût, la réponse vient à moi. Ayant fait preuve d’une rare marque de sociabilité en demandant à la cantonade si l’un de mes collègues souhaite que je lui rapporte quoi que ce soit du supermarché (c’est décidé, ce sera Waitrose, ce midi : leur imitation de poulet sauce crème korma version allégée est très convaincante), je remarque l’air particulièrement concentré de ma piquante et plantureuse collègue américaine. Et, à bien y regarder, n’aurait-elle pas l’air un peu moins plantureuse aujourd’hui ? Intriguée, je m’approche d’elle et remarque que son écran d’ordinateur n’affiche pas l’habituel Powerpoint de propagande marketing qu’elle « peaufine » durant l’essentiel de sa journée de travail. Non, Kate semble absorbée par une sorte de tableur qui n’est manifestement pas aux couleurs de SuperConseil. Voilà qui est de plus en plus mystérieux.

Plantée derrière elle les bras ballants, j’hésite à la déranger, avant de me souvenir qu’elle est Américaine, et donc peu sensible aux précautions verbales si chères aux Britanniques.

– Que fais-tu ?

Elle se retourne, surprise en flagrant délit de non-pipotage marketing.

– Ah, c’est toi (sans doute a-t-elle poussé un ouf de soulagement en constatant que ce n’était un autre SuperMarketeur qui l’interrompait, mais seulement moi, sous-grouillotte) ! Eh bien, poursuit-elle un grand sourire aux lèvres, c’est le site de mon nouveau régime. Je me suis inscrite chez Fines Femmes, et j’ai déjà perdu quatre kilos !

J’ai toujours pensé qu’il n’y avait pas plus forts que les Américains pour réussir à vendre tout et n’importe quoi. Devant cet air enjoué, la méfiance s’imposé. En même temps, l’observation n’a beau pas être mon fort, quatre kilos en moins, à y regarder de près, ça se voit, quand même. Il y a peut-être une idée à creuser, et ce même si le nom du site me fait plutôt penser à un site de rencontres à tendance fétichiste. Je me lance :

– Comment ça marche ?

Une demi-heure après, même avec un cerveau ralenti par l’inanition qui me guette, j’ai compris le principe simplissime de FF (Fines Femmes pour les initiées) : à moi, un nombre de points journaliers à utiliser comme je veux (youpi) mais limité par un quota de SuperPoints (moins youpi, mais un compromis acceptable au vu de mes déboires de la semaine passée et sur lesquels j’ai décidé de cesser de m’épancher). Et le tableur dans lequel on rentre tout ce qu’on avale pourrait satisfaire mon inextinguible besoin de contrôle. Un système qui me laissera avaler ce que je veux, me réprimandera si j’ai trop mangé et s’éteindra comme par magie si j’appuie sur le bouton on/off ? Décidément, ça me plaît.

Quelques heures de recherches plus tard – on peut dire que mon après-midi de SuperConsultante a été productif – tempèrent quelque peu mon emballement initial. Mes investigations sont pourtant riches d’enseignements :

– Si j’ai pris un kilo et demi en une semaine, c’est sans doute lié au fait que j’atteignais mon quota journalier de 21 SuperPoints dès 13 heures, pour le dépasser d’environ 300% à la fin de la journée

– En particulier, l’impitoyable tableur de Fines Femmes estime ma petite part de gâteau au chocolat de la veille à 8 SuperPoints, soit plus d’un tiers des points alloués.

– Les Fines Femmes françaises sont bien mieux lotties que leurs homologues anglaises : une étude comparative poussée des deux sites m’apprend que les fruits coûtent 1 à 3 SuperPoints de ce côté-ci de la Manche contre 0 en France. Sans surprise, je penche pour le pays le plus accommodant.

Malgré ces mauvaises surprises et toute la bonne volonté du monde – même en prétendant peser 160 kilos, avoir une activité professionnelle très exigeante physiquement et allaiter, Fines Femmes n’est pas prêt à m’accorder beaucoup plus de SuperPoints – je valide mon inscription le cœur léger.

A moi, les joies du tableur Fines Femmes et du comptage obsessionnel de SuperPoints.


PS : toute ressemblance avec une méthode existante ne saurait être que fortuite 😉

Rien ne sert de courir, il faut maigrir à point(s) – ou comment perdre ses kilos en trop pour rentrer dans sa robe de mariée (2)

Lorsque j’étais ado et tourmentée (à juste titre) par mon apparence lunetteuse, boutonneuse et boulotteuse, je me rappelle avoir posé la question suivante ma mère :
– Maman, si on est parfaitement habillée, coiffée et maquillée, ce n’est pas très grave d’avoir cinq kilos en trop, si ?
Ma mère, devinant comme seules les mamans savent le faire toute la portée de ma question, sut trouver les mots pour me réconforter :
– Bien sûr que non, ma chérie. C’est bien plus important de soigner son apparence.

Je ne sais pas par quel miracle je pensais que la puberté allait me faire m’intéresser à la mode, sans parler de « soigner mon apparence » ; j’avais simplement déjà dû abandonner l’espoir qu’elle me transforme en sylphide. Sans surprise, je suis tout bonnement devenue une jeune femme moins lunetteuse, moins boutonneuse et moins boulotteuse que ne l’était l’Eva in London adolescente. Mais entre l’option « perdre cinq kilos » et l’option « être parfaitement habillée, coiffée et maquillée », je n’ai jamais sérieusement envisagé ni l’une ni l’autre. Au fil du temps, je me suis plus ou moins bien accomodée de mon imperfection voluptueuse, un peu comme on s’habitue à une ampoule grillée à la cave : en se disant de temps en temps qu’il faudrait la changer, et en oubliant généralement aussitôt.

Mais ces derniers temps, mariage oblige, mes kilos en trop se rappellent à mon bon souvenir. J’ai donc décidé de « faire attention » à l’aide du plan Vigikilos, niveau écarlate (menace certaine). Je m’enorgueillis déjà de tout le bon sens dont je vais faire preuve, moi – sous-entendu : pas comme toutes ces mijaurées « au régime » qui déclarent après une tranche de jambon découenné qu’elles ne peuvent plus rien avaler.

Enfin, régime ou pas, une journée où je fais attention se distingue aisément d’une journée habituelle :

– 7h : levée une demi-heure plus tôt que d’ordinaire, je suis d’ores et déjà de mauvaise humeur. Pourquoi suis-je si matinale ? C’est que, pleine de bonne volonté, j’ai décidé de remplacer mon petit déjeuner à base de sucre (céréales, lait, pain, beurre, confiture, miel – parce que chez Eva in London, on ne lésine pas sur le premier repas de la journée : c’est bien céréales ET pain, confiture ET miel, et même chocolat les matins qui commencent vraiment mal) par un petit déjeuner à base de protéines : deux œufs. J’ai beau abhorrer le salé le matin, je me félicite de ce changement nutritionnel salutaire. Tiens, et pour faire les choses dans les règles, j’ajoute même un fruit. Allez, cette fois, je me fais plaisir, pas juste un petit kiwi ou une orange ; une mangue. Entière. Bon, c’est pas grave, ce sont des sucres naturels.

– 10h30 : j’ai faim. Ca, c’est comme d’habitude. Mais au lieu de trois Digestives au chocolat, je n’en mange que deux, et nature en plus. Bizarrement, ça ne me procure pas la même satisfaction.

– 10h45 : j’ai encore faim. Je me fais un thé pour me caler l’estomac. Les magazines l’affirment catégoriquement : « Souvent, lorsque vous croyez avoir faim, il s’agit en réalité d’un sentiment de soif. Dans ce cas, n’hésitez pas à boire un grand verre d’eau »

– 10h58 : je ne sais pas si j’avais soif, mais en tout cas, j’ai toujours faim. Mon estomac n’est donc pas dupe. Que faire ? Je décide d’attendre courageusement l’heure du déjeuner.

– 11h59 : je bondis de ma chaise pour aller me chercher un plat cuisiné. Ah non, c’est vrai, je me suis fait une salade. Mais, comme je ne suis pas au régime, c’est une salade de pâtes, avec des protéines, des légumes, et tout et tout. J’en ai fait beaucoup, mais c’est parce qu’il paraît que pour maigrir du-ra-ble-ment, il ne faut pas avoir faim. Ca tombe bien, parce qu’affamée comme je suis, je termine sans problème mon tupperware géant. La route de l’enfer est pavée de bonnes intentions.

– 12h30 : où est la dose de chocolat indispensable à mon équilibre mental, si ce n’est nutritionnel ? J’ai dû oublier d’en apporter de la maison. Mais je possède une volonté de fer. Oui, je peux me passer de chocolat aujourd’hui ce midi.

– 12h39 : oubliée, ma volonté de fer. L’obsession du chocolat a envahi tout mon esprit au point de me faire perdre toute concentration sur des bases de données de salaire pourtant fascinantes. A peine consciente de me lever, je me dirige comme inexorablement vers le distributeur de bonbons. Et, raisonné-je, si je me contente d’un demi-Twix et que je résiste à l’appel de la deuxième de barre de biscuit et de caramel enrobée de chocolat, mais je m’égare, eh bien, ce sera toujours la moitié de mon quota quotidien.

– 16h : la faim me tenaille à nouveau. Heureusement, je débusque au fond d’un tiroir un sachet de fruits secs. Et un autre thé, parce que « souvent, lorsque vous croyez avoir faim, il s’agit en réalité d’un sentiment de soif, etc.». L’honneur est sauf.

– 19h : je presse Prince de rentrer à la maison. J’ai faim, pour changer. A mon troisième mail en dix minutes, il semble enfin saisir tout l’impératif de la situation et arrête de faire le banquier pour la journée.

– 19h35 : j’ai à peine salué Prince à son retour, mais l’essentiel est accompli. Nous sommes à table. Conformément à mes bonnes résolutions – petit déjeuner pas salé mais copieux, déjeuner équilibré avec un peu de chocolat mais pas trop, en-cas sains et nutritifs – mon dîner est léger. Ben oui, parce que si je veux maigrir, je ne peux pas passer mon temps à manger, non plus. Au menu, donc : soupe de légumes maison et… une tranche de jambon découenné. Et un yaourt nature. Et un mi-nu-scule bout de chocolat.

– 23h : décidément, rien ne semble apaiser mon appétit. Sans conviction, je me répète « Souvent, lorsque vous croyez avoir faim, il s’agit en réalité, etc. » et me prépare une tisane avant d’aller dormir, quelque peu abattue par cette étrange journée. J’ai l’impression de ne jamais avoir autant mangé (c’est vrai) tout en n’ayant jamais été aussi frustrée (c’est vrai aussi).

– 3h30 : une fringale d’une intensité rare me force à émerger soudainement des bras de Morphée. Je m’interroge : si je me lève pour déguster « un tout petit peu » de mon en-cas nocturne favori, un bol de céréales détrempées dans du lait, Prince se réveillera-t-il en me maudissant ? La réponse ne se fait pas attendre : c’est oui. Mais au moins, je n’ai plus ni faim, ni soif, et me rendors du sommeil du juste.

Il paraît que dans un régime – zut, j’avais oublié que je n’étais pas au régime, je « fais attention » – les trois premiers jours sont les plus difficiles. C’est faux : le reste de la semaine est à l’avenant. Mon moral plonge, mon jean est toujours aussi serré (en vertu du principe « si j’achète une taille au-dessus je la remplirai illico », cela fait un an et demi que je refuse d’investir dans un jean neuf) et Prince se montre de plus en plus agacé de vivre avec une Eva in London plus agitée et guère plus mince pour autant.

Pourtant, je tiens bon : toujours en vertu du bon sens, je ne mange qu’une petite part de gâteau au chocolat au dîner d’anniversaire de ma meilleure amie, je continue à bien petit déjeuner (même si les œufs sont passés à la trappe dès le mardi) et je ne m’affame pas. Et surtout, je ne me pèse pas : les experts sont formels, le poids varie parfois considérablement d’un jour à l’autre. Autant ne pas me laisser perturber par ces petites fluctuations.

Enfin arrive le lundi, et avec lui, le droit de me peser pour tirer le bilan de cette semaine.

Eh bien, il n’y a pas de mystère : les dîners légers et les en-cas en quantité raisonnable ont fait leur effet. Enfin, surtout les en-cas. Bilan du plan Vigikilos : un kilo et demi en plus.

Désemparée face à cet échec retentissant, j’envisage de passer au niveau supérieur du plan Vigikilos, avant de me souvenir qu’hélas, il n’y en a pas. Peut-être ma solution, certes astucieuse et séduisante, de mettre bout à bout le « best of » de chaque régime – petit déjeuner copieux, en-cas gourmands, déjeuner très très équilibré, pas de privation de chocolat, manger de tout, pas besoin de faire de sport – n’est-elle pas tout à fait au point.

Il va donc me falloir adopter une stratégie différente… mais laquelle ?

Rien ne sert de courir, il faut maigrir à point(s) – ou comment perdre ses kilos en trop pour rentrer dans sa robe de mariée (1)

Maintenant que je me suis arraché les cheveux à trouver un DJ, un photographe et un traiteur, me voici prête à passer à l’étape suivante dans ma transformation en cliché-sur-pattes de fiancée hystérique mon parcours initiatique de future épouse : le régime.
Car quelle jeune femme préparant son mariage ne s’est pas posé LA question ? Non pas « Est-ce le bon ? », ou encore « Suis-je prête à me le coltiner durant cinquante, soixante voire soixante-dix ans à m’engager ? », mais, plus prosaïquement : « Vais-je réussir à perdre X kilos (retrouvant ainsi le poids de ses 15 / 25 / 35 ans, suivant l’âge et le degré de réalisme de la mariée) à temps pour le grand jour ? »
Et si, par hasard, la mariée peut déjà se targuer d’une silhouette de rêve, il se trouvera malgré tout toujours un proche bien intentionné pour lui susurrer : « Et tu comptes faire un peu de sport, pour le mariage ? »
C’est ainsi que, sous prétexte qu’ « on a toujours été plus efficace dans l’urgence », on se retrouve à commander une robe de mariée deux tailles en dessous de la sienne.
Je ne fais pas exception à la règle. J’ai beau n’avoir encore aucune idée de LA robe – ayant toujours soigneusement sauté les pages mode des magazines féminins, je ne vais pas commencer à les feuilleter aujourd’hui sous prétexte que la revue s’appelle SuperMariées ou TopMariage – je suis sûre d’une chose : le jour J, je serai resplendissante… et mince.

Mais comment s’y prendre, lorsqu’on traîne quelques kilos en trop depuis… ben, la nuit des temps ? Quand, gourmande invétérée, on a toujours catégoriquement refusé de se mettre au régime ? Quand la simple idée d’avoir faim déclenche un état de panique avancé ?

On « fait attention ».
Mais si, vous savez : on ne se goinfre pas, on mange quand on a faim, et seulement quand on a faim, on se limite à un carré de chocolat au lieu de descendre toute la tablette, on fait un peu de sport… bref, on suit (ou plutôt on se promet de suivre) toutes ces injonctions que nous serinent à longueur de printemps les magazines, nous rappelant sans vergogne que c’est « bientôt le maillot ! ».

Comme s’il suffisait de faire preuve de bon sens pour maigrir.
Tiens, moi, par exemple. Par le passé, j’ai déjà « fait attention ». En substance, cela signifie des journées qui finissent comme elles ont commencé : en pensant à MANGER. N’est-ce pas toujours mon cas, s’étonneront mes proches ?
Certes. Mais c’est beaucoup moins drôle de s’endormir en songeant au petit déjeuner du lendemain lorsqu’on est taraudée par la culpabilité, la faim et la terreur de ne pas rentrer dans sa robe de mariée.

Hélas. Comme me l’a un jour asséné un médecin sûrement bien intentionné, j’ai six kilos à perdre pour atteindre le « poids idéal » – décrété suivant quelles règles ? Mystère. Rien de bien dramatique, donc, mais pour me sentir l’âme d’une princesse le jour de mon mariage, j’aimerais en avoir également le corps – ou tout du moins ne pas passer la cérémonie à me demander si ma robe me fait de grosses fesses. Je me rends donc à l’évidence : je vais devoir « faire attention ».

Plan VigiKilos activé, niveau écarlate : menace certaine.

Des mérites de l’hibernation

Je ne sais pas si ça vous fait le même effet, mais moi, j’ai l’impression que seule une minorité de mes neurones a survécu à l’attaque fatale du froid et de la neige. Les quelques survivants, congelés, semblent attendre tranquillement le retour du printemps pour reprendre du service.

Mais hiberner, serait-ce vraiment une si mauvaise idée ? Céder au délicieux appel de la couette – et remplir le quota apparemment décuplé de sommeil que vous réclame votre corps engourdi par le froid – peut vous permettre d’éviter un certain nombre d’écueils dus à une certaine hébétude. Ou, pour parler plus crûment, être complètement à côté de ses pompes à longueur de journée présente quelques dangers, tous expérimentés pour vous par Eva in London cette semaine (mais pas dans la même journée, faut pas pousser non plus) :

– Commencer la journée par des gémissements de biche blessée  ; quémandant non pas la clémence du chasseur pour qu’il la laisse en vie, mais celle du réveil pour qu’il vous laisse dormir, ne serait-ce que quelques minutes encore…

– … ayant péniblement réussi à vous lever et vous habiller, chercher longuement vos clés pour finir par les trouver sur la porte (tiens, c’est là qu’elles étaient la dernière fois aussi). Elles vous y ont donc attendu toute la nuit, sachant que tous les voisins passent devant votre rez-de-chaussée pour accéder à leur appartement : ou comment s’assurer de la probité de votre voisinage.

– Traverser la rue sans pirouette sur verglas, mais vous endormir sur l’épaule de votre octogénaire voisin de Tube / RER / bus / métro

– Légèrement gêné(e), lutter désespérément contre la gravité en orientant la tête de l’autre côté… pour vous cogner la tête de plus belle contre la vitre

– Enfin parvenu(e) au travail, vous rendre populaire en faisant toutes les tournées de thé de la journée (si vous travaillez en Angleterre) / bavasser autour de la machine à café (si vous travaillez en France), pour finir par être trop excitée pour vous atteler à ce fichier Excel à rendre pour… hier.

– Après avoir décoché votre sourire le plus hypocrite à votre chef (« Et ce fichier Excel super important, ça avance ? »), vous rendre compte que, dans la torpeur du petit matin, vous avez enfilé votre pull noir à l’envers et qu’une large étiquette blanche dépasse sur le côté, tel un drapeau proclamant haut et fort votre devise de la journée : « Je suis à l’ouest »

– Décidément en mal de productivité, envoyer un mail enjoué à une amie lui demandant si elle compte venir à la grande fête d’anniversaire surprise de votre pote d’enfance samedi prochain… pour vous voir répondre « Mais la fête a eu lieu samedi dernier, on était très déçus de ne pas t’y voir !? »

– Prétextant des soucis de transport, vous attirer l’ire de vos collègues qui vous voient partir à 17h01 (si vous travaillez à Londres) / 19h31 (si vous travaillez à Paris). Vous terminerez le fichier Excel ce soir, prenant soin de le renvoyer par mail le plus tard possible afin de montrer votre motivation sans bornes.

– Le manque de sommeil induisant chez vous des envies irrésistibles de gras et de sucre, décider en accord avec vous-même que le menu « velouté de châtaignes / moussaka surgelée / fromage / mousse au chocolat / bonbons Haribo » constitue la base d’un repas équilibré. Tellement équilibré, d’ailleurs, qu’un dîner « reste de velouté de châtaignes / reste de moussaka surgelée / reste de fromage / nouvelle mousse au chocolat / nouveau sachet de bonbons Haribo » s’impose pour le lendemain : gâcher, c’est mal.


– Repu(e) mais incapable de la moindre concentration (surtout que votre estomac émet des bruits pour le moins inhabituels), vous abandonnez l’idée de terminer le fameux fichier Excel et errez virtuellement des heures sur Facebook à regarder des photos de gens que vous ne connaissez ni d’Eve, ni d’Adam (mais qui ont l’air d’avoir passé d’excellentes vacances en Thaïlande)

Après une nuit assez agitée (moins à cause de votre mauvaise conscience qu’à cause des douleurs qui vous tordent le ventre), vous prenez deux décisions stratégiques :

1. à long terme : renoncer pour de bon aux dîners à 3 500 calories

2. à très court terme : invoquer une inexplicable gastro-entérite pour passer la journée au lit – et, si vous avez le temps, terminer ce scrogneugneu de fichier Excel. Mais seulement si vous avez le temps : en hiver, rien ne vaut l’hibernation.

Dix bonnes raisons de ne pas faire de sport, et une première tentative de se faire des amis à Londres

C’est marrant, mais il y a des sujets qui m’inspirent plus que d’autres. Tiens, le sport, par exemple. Tout comme je trouve très facilement plein de raisons de ne pas travailler, j’en vois toujours plein pour ne pas aller courir :

  1. Il fait froid.
  2. Il pleut.
  3. Il fait froid ET il pleut (on n’est pas à Londres pour rien).
  4. Avec mon non-équipement de sport, j’ai l’air d’un épouvantail.
  5. Ca me déprime quand les papys de 70 ans me dépassent à toute allure.
  6. Je me suis lavé les cheveux il y a trois jours, ça serait dommage de les re-salir.
  7. Si on ne perd du poids qu’au bout de 20 minutes d’ « activité », je suis pas près d’y arriver. Sauf si par activité, on entend « regarder la télé », « dormir » ou « jouer à Civilization ».
  8. D’ailleurs, c’est l’heure de la sieste, là, non ?
  9. Ou alors d’appeler Maman, je lui ai pas parlé depuis deux jours.
  10. Entre la pollution et les chocs pour les genoux, c’est même pas bon pour la santé.

Moi j’dis, vaut mieux rester chez soi. D’ailleurs, c’est exactement ce que je faisais (à savoir rien) jusqu’à ce qu’un ex me convainque de me mettre au jogging. Je lui avais pourtant opposé ma super-excuse-tellement-imparable-qu’elle-m’avait-valu-une-dispense-au-bac : « asthme à l’effort ».

Il ne lui a fallu qu’une semaine pour balayer mon alibi d’un revers de main et me mettre un petit programme Men’s Health sous le nez (sa lecture de prédilection ; ce n’est pas un ex pour rien) : « Remettez-vous au jogging et perdez vos poignées d’amour en deux mois ! »

J’ai compris l’allusion et me suis donc lancée dans le fameux programme, résignée. Tout d’abord, alterner trente secondes de jogging et une minute de marche. Trop facile ! Puis, une minute de jogging et trente secondes de marche – on dirait pas, comme ça, mais c’est vraiment dur. Puis deux minutes de jogging… puis cinq… jusqu’à, deux mois plus tard, atteindre ces fameuses trente minutes d’affilée.

C’en était bel et bien fini de mon asthme à l’effort. Je dois même avouer que ma conversion au sport m’a rendu bien des services, en particulier lorsque je préparais mes concours d’école de commerce. C’est sans doute grâce à mes tours de stade que je n’ai pris « que » quatre kilos en deux ans, et ce en dépit d’une consommation effrénée de chocolat.

Bien des années plus tard, me voici toujours aussi peu enthousiaste à l’idée de bouger mon corps, mais plus empâtée et surtout un peu esseulée. Maintenant que j’ai un logement fixe, un Prince, et un emploi, il est temps de me trouver DES AMIS. Et pas des Français, hein, ça je connais, y en a plein en France : des vrais autochtones, des AN-GLAIS.

Pour cela, j’ai décidé de tester le club de course à pied – concept inconnu en France où, pour courir, on se débrouille très bien tout seul. Je n’ai pas eu à chercher bien loin, puisqu’il se trouve que j’habite tout près du plus important club de Londres, le Serpentine Running Club, qui regroupe pas moins de 2336 personnes. Ca, ça s’appelle mettre toutes les chances de son côté : on peut espérer que sur ces 2336 gentils membres, il y en ait au moins un qui veuille bien être mon ami.

Le rendez-vous hebdomadaire ayant lieu à la salle de gym dans dix minutes, je farfouille frénétiquement au fond de mes tiroirs. Comme on pouvait s’y attendre, la pêche est maigre : un vieux pantalon de jogging beige informe, un soutien-gorge de sport qui a connu des jours meilleurs, et un T-shirt de coton qui promet de belles auréoles sous les aisselles. Je vous avais bien dit que j’étais à la pointe du non-équipement.

Je sens qu’avec cette touche d’élégance bien française, je vais faire un malheur.

Et vous, quelles sont vos raisons préférées de ne pas faire de sport ? Ou (soyons politiquement correcte, pour une fois), au contraire, d’en faire ?

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C’est dormir toute la vie que de croire à ses rêves (proverbe chinois)

J’ai tout essayé : m’emmitoufler dans la couette (trop chaud). La rejeter à mes pieds (trop froid). Lire un bouquin intéressant (trop intéressant). Lire un bouquin ennuyeux (trop ennuyeux).

C’est décidé : je n’arrive pas à dormir. D’ordinaire, cela n’a aucune importance : il me suffit d’être suffisamment en forme pour passer la journée à me demander comment m’occuper, et de mobiliser toute mon énergie pour accueillir Prince au foyer comme il se doit.

Mais à minuit et demi, l’heure est grave : demain, il s’agit de briller de mille feux (ou plus simplement faire illusion huit heures d’affilée) pour ma première journée de boulot de sous-grouillotte chez SuperConseil. Et pour ça, j’ai besoin de neuf heures de sommeil. Au grand minimum. Vraiment. Je vous vois ricaner d’ici : « Neuf heures ?! Elle n’a vraiment rien de mieux à faire que de dormir et raconter sa vie, cette Eva in London. Je tiens très bien avec sept, moi ! »

Si tel est votre cas… grand bien vous fasse. Moi, si je dors moins de neuf heures, j’ai du mal à garder les yeux ouverts toute la journée, surtout après le déjeuner (j’ai alors recours à ma dose quotidienne de chocolat). En dessous de huit, Prince hésite à m’adresser la parole. A moins de sept, j’ai tendance à devenir violente, et en dessous de six… je préfère ne pas en parler sous peine d’écorner prématurément une réputation déjà mise à mal par d’autres révélations.

Minuit et demi, donc. Un rapide calcul mental me confirme que je m’approche dangereusement de la barre fatidique des sept heures de sommeil. En même temps, je ne me suis pas ennuyée durant les deux heures qui viennent de s’écouler. Mon cerveau semble en effet avoir subitement décidé que 22h30, la veille de mon premier jour de boulot, était le moment idéal pour se lancer dans une série d’interrogations existentielles :

– Et si je ne m’entends pas avec mes collègues ? (il y a quinze ans, c’était « et si les autres enfants y sont méchants avec moi ? » ; on ne change pas une Eva in London qui rumine)

– Et s’ils se rendent compte tout de suite que je porte le même tailleur que lors des entretiens et qu’ils me renvoient à la maison tant que je n’ai pas investi dans une tenue présentable ?

– Et si mon collant file avant même d’arriver ?

– Et si j’arrive en retard ?

– Et si ma jupe se coince dans mon collant en sortant des toilettes ? (ne riez pas, ça m’est déjà arrivé)

– Et si ma jupe se coince dans mon collant filé et que je montre ma culotte à tous mes nouveaux collègues qui seront justement en train de dire que quand on n’est pas fichue de s’habiller correctement pour un premier jour de boulot, au moins on arrive à l’heure ?

N’ayant trouvé de réponse satisfaisante qu’à une seule de ces questions (pour ne pas arriver en retard, rien de plus simple : il suffit de ne pas s’endormir), me voilà dans un état de panique avancé. Il est maintenant plus d’une heure du matin. A ce stade, il ne me reste qu’une seule solution :

– Tu dors ? murmuré-je en me penchant vers Prince.

– Oui.

– J’arrive pas à dormir.

– Hum, grogne-t-il, prudent. « Hum » présente en effet moins de risques qu’un plus spontané « Trop dur pour toi ».

– Tu peux me prendre dans tes bras pour que je m’endorme ?

– Hum, marmonne-t-il en étendant lentement un bras dans ma direction.

Je choisis de prendre ça pour un oui. C’est quand même pas si mal, de vivre avec un Prince.

Merci Camille pour ce super dessin !

A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire

Puisque SuperConseil ne me laisse que cinq jours avant de redécouvrir les joies de la vie en entreprise, je compte bien en profiter A FOND. Pleine d’enthousiasme et de bonnes intentions, je dresse une liste (on ne fait jamais trop de listes) de tout ce que je compte faire durant ces cinq jours :

  1. Visiter enfin la Tate Modern
  2. Etre sympa avec Prince lorsqu’il rentre le soir
  3. Ranger l’appartement
  4. Jouer à Civilization
  5. Perdre un kilo en mangeant moins de chocolat. Disons, 20 grammes par jour au lieu de 60. Je PEUX le faire.

Quatre jours plus tard, voici la liste de ce que j’ai effectivement fait :

  1. Jouer à Civilization.
  2. C’est tout.

Il n’y a plus qu’à espérer que je sois plus productive chez SuperConseil qu’à la maison. 

J’veux du soleil

J’ai beau me poster consciencieusement tous les matins devant ma lampe de luminothérapie, je sens bien, depuis quelques semaines, que cela ne suffit plus. C’est décidé : il me faut DES VACANCES. 

Attention,  je ne parle pas d’un bête séjour au ski, mais de vraies vacances : au soleil ! 

Pour vous en convaincre, je vous propose cinq raisons de préférer la plage au ski cet hiver : 

  1. Plus sexy : question bronzage, la marque du maillot est quand même plus élégante que celle des lunettes de ski.
  2. Plus sûr : risque d’avalanche zéro, risque d’hypothermie quasi nul et risque de chute négligeable (à moins de se prendre les pieds dans sa serviette de bain, et encore, le sable est là pour amortir  le choc)
  3. Plus reposant : entre les chaussures qui font mal aux pieds et les skis super lourds à porter (mais dont il est difficile de se passer) pendant des heures pour faire la queue à un télésiège qui tombe en panne quand arrive enfin mon tour, j’ai toujours trouvé les vacances au ski épuisantes. Mais pas pour les bonnes raisons.
  4. Plus stratégique : n’en déplaise aux magazines féminins (« Plus qu’un mois avant le maillot ! »), mieux vaut éviter le régime tartiflette – chocolat chaud plutôt que de vérifier par soi-même qu’il fait des dégâts irréparables.
  5. Plus économique : OK, prendre l’avion pour la République Dominicaine revient un peu plus cher que s’entasser à cinq dans une Punto, direction Chamonix. Mais entre la location, le forfait, et les frites infectes et hors de prix au restaurant d’altitude, moi je dis : glander sur la plage, une fois qu’on y est, c’est gratuit.

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Eva in London sans jamais oser le demander

Il y a déjà deux semaines que j’ai été taguée par Melo. Le problème, c’est que j’ai mis (presque) deux semaines à comprendre ce que cela signifiait. Ce n’importe quoi Friday – ou n’importe nawak du vendredi pour reprendre son’expression – je vous propose de me livrer à mon tour en sept confidences :

  1. Je souffre d’une grave et irréversible addiction au chocolat. En 2010, c’est juré, je limite ma consommation à 60 grammes par jour.
  2. Je dois avouer que, malgré tous mes efforts pour être une vraie amatrice de chocolat, non seulement je préfère le lait au noir, mais en plus, entre une tablette de Lindt et un Yorkie (barre chocolatée anglaise monstrueuse de 62 grammes et dont le slogan est « It’s not for girls »), mon choix se porte toujours et sans hésiter sur la junk food. Honte à moi !
  3. Il suffit de comparer mes deux pieds pour avoir une preuve saisissante de l’hérédité : mon pied gauche (gros orteil plus long que le deuxième) me vient en effet de mon papa, et mon pied droit (deuxième orteil plus long que le gros orteil) de ma maman. Ou l’inverse, je ne sais plus très bien.
  4. Je suis tellement maladroite que Prince m’a officiellement interdit d’emprunter quoi que ce soit à mes amis, sous peine de me brouiller avec eux pour de bon.
  5. Mon réveil est toujours réglé à des heures tordues, comme 7h29 ou 8h48.
  6. Mes amis m’ont surnommée « Docteur Love », rapport à mon goût de donner des conseils matrimoniaux. Mon autre rêve secret (le premier étant d’écrire pour Elle ou Cosmopolitan) est en effet de devenir conseillère matrimoniale.
  7. En plus d’être chocolatomane, je suis d’une hyperactivité pathologique, sur le mode « oh, j’ai 58 secondes de libre, comment pourrais-je bien les remplir ? ». Au programme de 2010 : un boulot, une licence de psychologie à distance (Eva in London, toujours une reconversion d’avance), un stage à Paris une fois par mois, un appartement à rénover (encore à Paris, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué), un blog… ah oui, et un Prince, de supers amis et une famille en or. Heureusement qu’ils sont là…

Et voilà le travail ! A mon tour de taguer Coralie, Fabienne, Léontine et Lili Bé.

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