Des lendemains qui chantent

« Tu es sûr que tu veux te marier ? »
« Tu es sûr que tu veux toujours te marier ? »
« Tu ne regrettes pas ? »

Dans les films / romans-photos de Nous Deux / romans sans images pour se distraire, les choses sont simples. Le fringant héros demande la belle héroïne en mariage. Ils s’embrassent langoureusement. Tout est bien qui finit bien. The End.

Alors pourquoi n’ai-je jamais été aussi angoissée que depuis que j’ai enfin la bague au doigt ? Tout le contraire de la jeune fiancée épanouie, je houspille mon promis de questions plus redondantes et agaçantes les unes que les autres.

Prince, lui, affiche un air guilleret. Tel le cavalier qui, légèrement surpris, constate que lui et son cheval ont bien sauté l’obstacle qui leur paraissait si haut, il est presque ivre de soulagement. Avec un peu de chance, cette cabriole-là devrait lui assurer la paix de toute une vie. Plus de harcèlement sur l’engagement. Fini, l’obsession de la demande en mariage. Arriverderci, le chantage au romantisme.

Le pauvre ne se doute pas que le plus dur reste à venir : voici venu le temps de la préparation du mariage. Il croyait pouvoir se contenter de se pointer dans une église de mon choix à 15 heures un bel après-midi de juin ? Que nenni ! Prince va bientôt devoir troquer ses chères grasses matinées contre des ateliers « liste d’invités », ses vacances passées à se dorer la pilule contre de longues heures de route à la recherche du meilleur photographe de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, et ses soirées DVD contre des réunions de préparation au mariage à la paroisse francophone de Londres.

Heureusement pour lui, mon ignorance est pour l’heure aussi totale que la sienne : impossible donc, pour quelques semaines encore, de nous lancer dans la pratique. Je bloque sur la théorie, désemparée devant l’avalanche de questions qui se posent à moi. Petits fours ou animation découpe de foie gras ? Orchestre de jazz ou DJ ? Robe blanche de princesse ou simili-Hollywood avec le décolleté glamour qui va bien ?

L’amour que me porte Prince sera bientôt le cadet de mes soucis.