Le coming out d’une Frenchie à London (du bon usage des anglicismes)

Je l’admets : je voue une haine viscérale aux anglicismes.

Les années passant, un insaisissable et pourtant de plus en plus net sentiment se fait jour en moi : celui de perdre la maîtrise de ma langue, et par là, un fragment de mon identité même. Que l’expat’ qui n’a jamais marmonné, lors d’un retour dans son pays d’origine, « Ah, mais comment ça se dit, déjà ? Je l’ai sur le bout de la langue ! » me jette la première pierre.

Fini la nuance, à bas la finesse : de plus en plus, tout m’apparaît « sympa », « génial » ou au contraire « nul », voire « horrible ». Mon vocabulaire s’appauvrit aussi vite que le Trésor Public grec et je me surprends à trouver facilement l’expression anglaise parfaitement juste pour décrire un moment ou une émotion, sans parvenir à un équivalent français satisfaisant. Une impression, vous l’avouerez, quelque peu perturbante.

Et je ne suis pas la seule dans ce cas. Ainsi, une connaissance londonienne fêtant son anniversaire remerciant les invités « pour être là pour cette journée spéciale » ou une amie proposant de caler un dîner de filles (« je peux faire mercredi ou jeudi, vous préférez quelle date ? ») où elle nous vantera « le sac Vuitton original » qu’elle compte bientôt s’offrir… non parce qu’il est original, mais parce que c’est un « vrai » Vuitton.

Pas étonnant, dans ces conditions, que je sois assaillie de doutes chaque fois que j’utilise un mot de plus de huit lettres. L’anglais est-il définitivement pervasif ? Mes espoirs de retrouver un niveau de français correct sont-ils ruinés ?

D’aucuns me jugeront prétentieuse, ringarde, voire les deux mon capitaine. Mais n’est-il pas merveilleux que chaque langue ouvre à celui qui l’emploie tout un univers unique et intransposable ? Comment traduire vraiment (et non définitivement) « c’est ni fait ni à faire » (mesquin à souhait), « bon, bon, bon, c’est pas tout ça mais… » (classe) ou encore « moi j’vous le dis, il veut le beurre, l’argent du beurre et la crémière » (encore plus classe). C’est que le français est une langue riche, ma bonne dame. Et à l’inverse, le français peut-il rendre justice (ça se dit, rendre justice ? Argh…) à une expression on ne peut plus british comme « Chin up, old chap » ? OK, il faut vraiment que j’arrête mon marathon Dowton Abbey, mais vous voyez où je veux en venir. Sans me faire le chantre de la francophonie à tout crin, pourquoi massacrer ainsi notre belle langue par tant de négligence ?

Car il s’agit souvent de paresse pure et simple. Telle cette inimitable tirade entendue dans le métro quasiment mot pour mot :

« Et là, le switchboard m’a appelée, j’ai pris le lift pour descendre parce que je suis épuisée en ce moment, l’overground me réveille tous les matins. Ma chef m’a trop énervée en me disant que ma jupe était so last year, je lui ai répondu so what ? Elle est censée me supporter ! »

Cette dérive représente-t-elle un vrai changement par rapport à Paris où l’anglais est devenu un must pour paraître « efficient » en entreprise ? On est corporate ou on ne l’est pas, on attend que son boss (OK, celui-là est complètement passé dans la langue) revienne vers soi (ce qui pose la question : mais où donc était-il passé ?) et son feedback sera très impactant.

« On s’américanise de plus en plus… » ou la vision à la fois tendre et ironique de Sempé

Consolons-nous avec la pensée que l’anglais a lui aussi beaucoup emprunté au français (apparemment cela remonterait au règne de Guillaume le Conquérant) : ainsi, manager viendrait du français ménager et beef de bœuf. Les Rosbifs ne sont donc pas en reste : rien n’est plus chic que de répondre merci en français dans le texte lorsqu’on vous sert votre thé, s’écrier voilà lorsqu’on a parfaitement réussi sa tarte Tatin, et évoquer rêveusement le je ne sais quoi qui émane du beau jeune homme qui vous jette des regards langoureux dans le Tube du matin.

En guise de conclusion, je vous laisse sur l’anglicisme suprême (et non ultime puisque ce n’est sûrement pas le dernier que j’emploierai) : « Allez, on se retrouve au pub ! »

PS : certains anglicismes ont la bonne idée de tomber en désuétude. Ainsi, j’entends encore mon grand-père m’accueillir d’un « Mais tu es très smart aujourd’hui ! »

PPS : et vous alors, avez-vous tendance à mélanger les langues ? Au bout de combien d’années d’expatriation avez-vous commencé à chercher vos mots ? En France, avez-vous l’impression que l’anglais gagne du terrain ? Faut-il s’en offusquer ? L’anglais est-il le compétiteur un concurrent du français ? Votre avis m’intéresse beaucoup !

PPS : ma principale satisfaction concernant cet article réside non dans le fait de l’avoir enfin pondu, mais dans les 178 mots de plus huit lettres que j’ai réussi à y caser. Promis, dans le prochain article, tout sera à nouveau très beau, super ou au contraire minable.

88 réflexions sur “Le coming out d’une Frenchie à London (du bon usage des anglicismes)

  1. Super bien ton article 🙂 !
    Ah oui, l’appauvrissement de la langue, je connais aussi, même au bout de deux ans seulement et j’essaie de lutter, dans mon boulot (c’est même assez crucial) et dans la vie, mais la tentation d’utiliser des expressions anglaises quand elles sont plus concises ou me semblent plus parlantes, est bien présente et j’y succombe (8 lettres tout juste) souvent. J’aime bien « it defeats the purpose » ou « I’m overwhelmed » par exemple.
    En revanche je supporte assez mal les calques syntaxiques que tu cites, qui sont soit de la paresse, soit l’oubli de la langue pour ceux qui ont quitté notre doulce France depuis trop longtemps. Un détail, mais révélateur : mes filles disent souvent : « je vais te raconter quelque chose intéressant ». C’est la seule expression qui me vient mais il y en a des tonnes d’autres.

    • Merci pour l’éclairage passionnant d’une traductrice : c’est sûr que toi plus que toute autre dois être attentive aux dérives possibles… mais aussi fascinée par la concision et le charme de la langue anglaise. Ou l’ambivalence qui pointe toujours le bout de son nez. Et ce n’est jamais plus vrai que lorsqu’il s’agit (when it comes to…) des enfants.

  2. Salut Eva, j’adore tes publications ! Je me retrouve souvent dans ce que tu racontes ! Je suis assistant de Francais depuis trois ans et depuis peu a chaque fois qu’un élève me demande  » Misś how do you say in french…. » C’est la panique dans ma tête les mots ou expressions ne me viennent plus aussi vite qu’avant ! Ca fait peur lol ou devrais je dire en bon français…. mdr!

  3. Vos espoirs de retrouver un niveau de français correct ne sont pas « ruinés », mais « perdus ». ;o) Bravo pour cet article passionnant.

      • Je savais que c’était du second degré, mon cher Bruno, j’ai gagné. Surtout à cause du « définitivement » qui précède. Tu as vu Eva, on se fait des explications de textes sur ton billet. Si ça c’est pas français !

  4. Je comprends, ô combien! Je suis prof d’anglais, mariée à un malaisien anglophone donc il nous arrive de passer de l’anglais au français dans la même phrase… On n’y fait même plus attention pour finir !

  5. Avant de partir en Angleterre, je me suis dis à moi-même: « surtout ne jamais faire du Jean-Claude Vandamme »! Eh bien finalement, même si on essaie de lutter, je crois qu’on en passe tous par là à un moment donné…Grrrr!
    En revenant en France après presque 6 ans passés à Bristol, j’avais très peur d’avoir perdu beaucoup au niveau de l’orthographe (en français)…et c’est malheureusement le cas, alors que je vivais avec un Français là-bas.
    Je ne sais pas si je vais réussir à inverser la tendance, j’espère que ça va revenir en lisant plus de français. Mais en même temps je risque de perdre tout le vocabulaire anglais acquis difficilement au fil des années… Jamais contente moi?!? ;o)
    En tout cas bravo pour ton article, il me parle beaucoup!

    • Ta réflexion sonne juste, je commence à réaliser qu’il faut absolument que je fasse l' »effort » de regarder la télé en français plutôt qu’en anglais, de lire en français plutôt qu’en anglais, etc.
      Et je me retrouve aussi dans le syndrome du Français jamais content 😉

  6. Super post, qui me permet de découvrir ton blog par la même occasion. J’ai moi aussi tendance à n’emmêler les pinceaux (tu traduis ça comment en anglais?? 😉 ) entre les langues…
    Et je commence régulièrement à parler Français à un anglophone, ou l’inverse. Cela dit, je ne suis pas la seule, la dernière fois une collègue a commencé à me parler en Russe…Nos pauvres cerveaux galèrent apparemment¨! 😉

    Laurène, du blog Carnetdescapades.com

  7. J’ai une double nationalité : belgo-anglaise et je suis écrivaine. J’attache une très grande importance à l’usage des mots en français, et dans mes ouvrages, et dans ma vie quotidienne. Quand je parle en français, je parle en français. Et lorsque je m’exprime en anglais, eh bien… 😉
    Donc, moi aussi, ça m’horripile cet emploi intempestif d’une autre langue.

      • Français.
        Je vis en Belgique, et je ne mélange pas car, je pense, j’ai appris les deux langues dès la naissance. Lorsque j’étais petite, il paraît que j’utilisais le mot le plus facile, peu importe la langue, ce qui donnait des phrases amusantes.
        Par contre, lorsque je lis ou que j’écoute/regarde quelque chose, après coup, je ne sais pas toujours te dire dans quelle langue c’était (même si je regarde toujours en VO).
        Néanmoins, comme le souligne Sky plus bas, il est vrai qu’il existe des mots sans équivalent dans l’autre langue et qui exprime tellement mieux notre manière d’être au moment x, alors il m’arrive aussi de l’utiliser, pour mieux me faire comprendre. 🙂

      • Je trouve que le signe qu’on est vraiment bilingue (voire polyglotte, ah ah, plus de huit lettres !), c’est effectivement de ne pas se rappeler dans quelle langue on a entendu un mot. Bravo en tout cas !

      • Je n’ai aucun mérite. 😉
        Et d’ailleurs, je suis nulle pour les autres langues. (^-^)

  8. Tu as raison : quel expat’ pourrait te jeter la pierre ?!!!! Dernier mot oublié : aubergine !
    Notez comme c’est pratique alors que vous êtes au restaurant avec quelqu’un qui compte sur vous pour donner des cours de français 😉
    Personnellement ce sont plus les tournures de phrases qui me bloquent. Et cela après 3 ans hors de France, sans y être retourné plus de 2 fois, et n’ayant aucun francophone autour. Je trouve même plus approprié de décrire mes sentiments dans une autre langue que le français tellement j’ai l’impression de bredouiller dans ma propre langue ! Ou chercher des noms qui n’existent pas en français, c’est pas mal non plus.
    Et je perçois le français différemment, d’un point de vue extérieur, je ne m’étais jamais rendu compte de la douceur de notre langue avant ça !

  9. Ca fait longtemps qu’avec mon mari on a laissé tomber cette lutte je dois dire. Pourtant tout deux français on mélange les deux langues très souvent.
    Certaines expressions anglaises n’ont pas d’équivalence en français, on a cherché on n’a pas trouvé.
    Il y a donc de la flemme, de la mauvaise habitude surtout et puis un peu de coté pratique.
    C’est le petit désavantage à être bilingue, peut être que certains maitrisent mieux que nous, tant mieux pour eux, nous çe ne nous empêche pas de dormir et pour les frustrés qui pensent que c’est de la frime, bah ils sont surtout frustrés je pense 🙂

    • Chacun est encore libre de s’exprimer comme il le souhaite et heureusement !
      En ce qui me concerne, je trouve cela très désagréable de ne plus trouver mes mots. Mais j’ai plusieurs amis qui mélangent sans aucun problème et se réjouissent de pouvoir « piocher » dans plusieurs langues pour s’exprimer.
      Et être bilingue a bien d’autres avantages !

  10. Et utiliser les deux langues pour avoir une façon d’exprimer tes sensations, tes sentiments, tes idées de façon encore plus riche?
    Je parle 4 langues au quotidien. Je dis « appropriate » parce que je ne trouve pas l’équivalent français. Je dis « gemutlich » pour la même raison et j’utilise « bigos » et « pierogi » au lieu de choucroute et raviolis. Et je trouve ça génial, car j’ai l’impression que j’ai le mot idéal pour chaque chose de ma vie. (et en plus, je crâne grave) (mais pas trop, sinon, les gens y sont jaloux)
    Sans tomber dans l’excès bien sûr. Quelle idée de dire lift au lieu d’ascenceur, hein?

    • Tout à fait d’accord avec cette richesse des langues (quelles sont-elles d’ailleurs puisque j’ai l’impression que je parle exactement les mêmes ?), en revanche, j’éprouve un vrai plaisir à trouver le terme juste dans MA langue. Ca ne s’explique pas !

      • Je parle Anglais, Allemand, Français et Polonais tous les jours, tant au niveau professionnel que personnel. C’est la faute d’Erasmus qui m’a fait découvrir l’Europe et rencontrer ma moitié.
        j’éprouve un vrai plaisir à trouver le terme juste dans MA langue => il m’arrive d’appeler ma mère en disant: mais comment on dit ça en Français? Mais siiii tu vois, là, le mot qui veut dire machin. Et c’est vrai que c’est un soulagement de le retrouver. Genre, yeah, je parle ma langue !

      • Quelle coïncidence, nous parlons exactement les mêmes langues, à deux points près : je suis loin de les parler tous les jours, et j’ai été contrainte et forcée d’ajouter le hongrois pour pouvoir parler à ma belle-famille 🙂

      • Hongrois? Ah, une belle famille de l’ancien bloc communiste, toi aussi? Heureusement que je baragouine trop peu de polonais pour pouvoir faire des blagues la-dessus hahaha !
        Les différences culturelles avec ton/ta conjoint-e /femme/copine/copain/mari (choisir la mention appropriée) ne sont pas trop difficiles? Parce que chez moi, y’a parfois un gouffre culturel immense… !

      • Ah, la question à mille euros / francs / livres. Etant à moitié polonaise, les différences ne se sont pas trop sentir, mais ça m’intéresse beaucoup comme question, je t’envoie un message privé pour poursuivre la conversation.

  11. Ben moi je triche je suis traductrice, donc anglais – français ça va vu que je passe mes journées à passer d’une langue à l’autre, mais j’avoue que des fois y’a des termes allemands que je suis à 2 doigts d’employer en parlant français (ou même anglais), et je pense maintenant régulièrement dans 3 langues, je m’en suis surtout rendue compte l’autre jour en m’époumonnant devant mon écran en regardant un match de hockey en direct quand je me suis exclamée : « Nan mais c’est les goalies who are gonna retten our Arsch tonight! »
    Et des fois je bugue quand j’essaie de raconter en anglais un truc que j’ai vécu en allemand…

    • Chapeau !
      Le bug, je vois très bien, ça m’arrive tout le temps quand je vais à l’étranger (enfin dans un pays ni anglophone ni francophone) et que je parle systématiquement hongrois !

  12. Bonjour Eva in London,
    Et bien je découvre ton blog ce jour et je vais prendre un peu de temps pour le lire tranquillement. Juste un commentaire sur ton billet. Quand tu manies plusieurs langues en permanence, il est très difficile au début de ne pas « à priori » appauvrir le vocabulaire de ta langue maternelle. Cela est dû, selon les pro., à la phase d’apprentissage, car ton cerveau ne peut tout retenir. Il faut donc, c’est vrai, faire un véritable effort pour continuer à progresser dans tes nouvelles langues tout en gardant tes connaissances initiales, le plus dur étant de garder un certain niveau à l’écrit. C’est en vrai bien cela qui constitue le défi de tout expatrié. Etre capable d’écrire juste et sans faute dans ta langue première…et parfois, alors que tu sais parfaitement parler 3 langues différentes (ce que personnellement j’admire car cela témoigne d’une certaine vivacité intellectuelle), tu passes pour l’idiot du village pour des « s » oubliés ou des accords de participe passé erronés (bon en même temps, sur ce point, beaucoup de gens font l’erreur:-)). Bien, je m’en retourne lire tes articles et bon courage dans ta vie londonienne !

    • Ravie que tu aies envie de découvrir le reste du blog, cela me fait très plaisir. Il y a un petit best of (encore de l’anglais !!) perso dans la colonne de droite, n’hésite pas à aller y faire un tour.
      L’explication scientifique me paraît tout aussi réconfortante que pertinente. Et il est prouvé que les enfants bilingues sont capables de s’acquitter de beaucoup d’autres tâches mieux ou plus rapidement que les monolingues. Enfin de quoi se réjouir !

  13. C’est assez paradoxal de voir que les expatriés veulent à tout prix protéger leur langue, tandis que les français de France s’en donnent à coeur joie avec les anglicismes. Je faisais partie de la 2ème catégorie jusqu’en 2008, quand j’ai déménagé à Manchester pour y faire ma licence.

    Pendant 2 ans je me suis battue avec le français, ayant du mal à trouver mes mots et ma mère me renvoyant mes emails avec un tas de corrections de fautes débiles. Il faut dire que la tâche n’était pas simple, surtout quand je pratiquais « l’inception » de langue en apprenant le russe et l’arabe en anglais, mais durant mon année d’échange, j’ai enfin renoué avec mon français maternel, et je ne m’énerve plus quant à mon manque évident de vocabulaire, car je sais que j’ai trois autres langues pour compenser.

    Au final, revenir en France en deviendrait presque frustrant, je n’ai personne pour comprendre mes autres langues, et le français n’a bien évidemment pas la même force de frappe que trois autres langues réunies, réduisant souvent mes envies d’expression à néant. Mais qu’à cela ne tienne, je n’ai plus de difficultés à passer d’une langue à l’autre, et en arriver là était un chemin plutôt ardu !

    • Un ami à moi met un point d’honneur à utiliser des expressions françaises équivalentes, quitte à les inventer (par ex. galvaudoir, au lieu de l’anglais « spoiler »). C’est non seulement marrant, intellectuellement stimulant, mais prouve également que le français a au contraire une envergure et une zone de frappe très étendues. Nous avons simplement oublié la richesse du français, ou manquons d’imagination.
      NB: il n’est pas quebecquois, mais le français du Québec est une excellente source d’inspiration.

  14. Je ne me considère encore pas bilingue (loin de là d’ailleurs) après une année aux US. Mais il y a déjà des mots anglais ou expressions qui viennent remplacer leurs équivalents francais dans la vie de tous les jours. Surtout quand je parle du boulot car c’est évidemment l’endroit ou je m’exprime 100% en anglais. En revanche, quand je suis en France, je fais trés attention à ne pas employer de mots anglais à tout bout de champ. Ca m’énervait venant des autres quand j’étais parisienne alors je ne vais pas m’y mettre aussi!

    • Lorsqu’on exerce un métier dans une langue, difficile d' »inventer » le vocabulaire correspondant en français alors qu’on n’a pas eu l’occasion de l’employer. Ca c’est un défi à part entière !

  15. Expatrié londonien ici.
    1°/ Lire des livres en français (de vrais livres, avec des mots polysyllabiques, pas « Cinquante nuances de gris ») aide beaucoup pour entretenir et raviver son vocabulaire.
    2°/ Au final, je ne vois pas pourquoi tout le monde en France s’offusque dès qu’on utilise une expression venant de l’anglais (à condition qu’un équivalent pratique n’existe pas en Français, bien sûr). Pour moi, ça fait complètement sens, et je ne vois pas pourquoi les Français se montrent tellement psycho-rigides sur l’import d’expressions étrangères. (Mais sont tout fiers des emprunts anglais à la langue française.) Il faut se montrer fluide et accepter que les langues évoluent.
    Évidemment un équivalent français existe souvent, et c’est même marrant de déterrer d’anciennes expressions tombées en désuétude.
    Il y a un côté absurde à utiliser un anglicisme qui vient lui-même d’une expression française abandonnée, et c’est là que lire aide beaucoup.

    • C’est sûr que la lecture joue un rôle important et qu’il convient donc de bien choisir ses lectures… encore que je suis sûre que « Cinquante nuances de gris » vaut malgré tout mieux que de parcourir d’un oeil distrait les titres du Figaro.fr comme je me contente de le faire depuis tant d’années.
      Ca fait sens… ou ça a du sens 😉 ?

  16. Malheureusement, ce genre de problèmes se retrouvent souvent lorsqu’on vit dans une autre langue. Et le fait d’avoir des enfants n’aident pas ! Ici, on navigue entre anglicismes et catalanicismes, en essayant de corriger.

  17. Quelles réactions intéressantes indeed ! J’ai mis un certain temps avant d’arriver au bout alors je m’en vais d’abord te féliciter pour ton article. Well done ! C’est le premier mot que ma fille m’a dit lorsque nous sommes arrivés ici. J’essaie de maintenir un français correct à la maison. Je me lâche un peu sur les SMS (text) avec mes copines françaises, car l’anglais s’écrit très vite et plus simplement. La jolie petite phrase qui revient souvent à la maison est « hier nuit, j’ai regardé ce film ». Tu verras quand ta petite Eliza fera sa petite cuisine « mentale » pour t’expliquer sa pensée. Trop marrant de les voir suivre des structures de phrases dans l’une ou l’autre langue.
    Linguistiquement, ces anecdotes sont des merveilles ! Je me contente de reformuler en français, mais franchement, c’est plutôt drôle ! En français, je ne me lasse pas de la faute de conjugaison « ils sontaient pour « ils étaient » ! Cheers ! Xx

    • Hé hé, « ils sontaient », j’adore ! Avec Fabienne, vous devriez vous associer pour nous concocter une panoplie des perles des enfants bilingues.
      Comme toi, je suis émerveillée de découvrir tous ces commentaires, ces anecdotes, ces points de vue qui tous disent quelque chose des langues, de l’expatriation et du bilinguisme. C’est le miracle de la blogosphère et on ne s’en lasse pas !

  18. Superbe ton post … je suis aussi très attachée à notre langue … si ça peut te rassurer je suis une parisienne expatriée à Perpignan depuis 10 ans … je sais c’est la France mais la culture catalane est tellement ancrée que je le vis presque comme une expatriation (j’ai aussi vécu à Delhi mais là c’est une autre histoire … j’ai dû apprendre « du mauvais anglais » pour me faire comprendre, un anglais avec plein de fautes horribles du type more cheap car le cheaper ils ne connaissent pas … à part dans les hautes castes mais dans la rue tu oublies … et je suis donc rentrée avec un anglais tout pourri) … rassure toi ces anglicismes dont tu parles sont très « parisiens » justement ! En province on est loin de parler de feedback ou autre must have ! à part dans quelques réseaux de com (dont je suis au passage issue) qui se comptent sur les doigts d’une main jamais tu n’entendras ça … sinon des expressions typiques catalanes que j’utilise à outrance comme le « ça m’espante » … à Marseille ce sera « peu cher » etc. J’imagine que dans le reste de la France ce doit être la même ! aller see you 😉

  19. Je suis une expat’ dublinoise pour mes études, et c’est vrai que je perds des mots du gallo (dialecte quasi mort de mon coin) que j’emploie tout le temps chez moi… c’est dommage, mais j’imagine qu’il reviendra vite pendant les fêtes de Noël =) Les anglicismes, comme toi, m’exaspèrent : on peut dire la même chose avec des mots français !! La palme revenant, pour moi, à la désormais sacro-sainte expression : « ça coûte un bras ! » au lieu « des yeux de la tête »… Bref, je suis consciente que plein de gens s’en foutent, mais effectivement la langue française est belle et riche, ce serait dommage de la laisser s’appauvrir =) Merci pour cet article !

    • Je n’avais même pas pensé aux dialectes, tu vois, mais tu me donnes envie de découvrir le gallo ! C’est d’où ?
      En revanche, le doute m’étreint : ça coûte un bras, ce n’est pas français comme expression ?

      • Le gallo était la deuxième « langue » (avec les précautions qui vont bien) de la Bretagne, donc parlée vers Rennes et Nantes (je suis du vignoble du Muscadet :)).
        Haha, et non, « ça coûte un bras » est la traduction française de « it costs an arm and an leg », sauf qu’on en a oublié la moitié en chemin :p

  20. Eva, merci beaucoup pour ton article que je viens de découvrir grâce à mon amie Natalie. J’en conclus que nous faisons tous la même expérience, c’est rassurant ! Combien de fois me suis-je énervée parce que je perdais mon français ! J’avais même un accent assez prononcé à un moment donné, est-ce que d’autres ont vécu ça ? Est-ce que le fait d’être bilingue, dans mon cas français-allemand, entraîne que chaque langue est plus malléable, avec l’avantage que l’on peut retrouver un bon niveau assez rapidement ? Bravo aussi pour tous les commentaires décidemment très pertinents et bien écrits (les fautes ont-elles été corrigées? Je suis épatée car moi qui était très forte en orthographe, je fais maintenant des fautes énormes !).
    Pour terminer, je vous offre mes « pet hates » : « organique » au lieu de biologique, « achever » une tâche, « définitivement » au lieu de « tout à fait », « assister » au lieu d’aider, et bien sûr « supporter » au lieu de soutenir, etc etc, la liste est longue !

  21. Excellent ton article Eva. Quel sujet! Je crois que dans notre situation les anglicismes sont pratiquement inévitables. L’anglais exprime certains concepts avec des formulations plus rapides: « tu veux un lift » plutôt que « je te raccompagne en voiture »… Et alors, chez l’enfant bilingue… J’ai commencé à compiler les bons mots de la Moulinette. L’un des plus tenace étant « je te manque » pour « tu me manques ». Ben oui « je te manque – I miss you » c’est logique! Au début c’était carrément « je manque toi ». Et encore, je ne devrais pas me plaindre car elle ne parle pas de « bleue voiture ». Un jour je publierai le dictionnaire pour comprendre l’enfant bilingue français-anglais! Car ce n’est pas donné à tout le monde.

    • Merci pour cet éclairage différent : le mélange des langues chez l’enfant bilingue… c’est sûr que ça vaut le dictionnaire, tu trouveras facilement preneur ! En attendant, j’espère que tu nous en feras profiter sur ton blog !
      A ce sujet, ta fille te répond-elle en français ou en anglais ? J’ai entendu dire (et je faisais partie du lot) que les enfants sont généralement récalcitrants à s’exprimer dans la langue « non-autochtone ».

      • La Moulinette me répond toujours en français. Parfois il m’arrive de lui parler en anglais, par inattention et elle me dit: « mais pourquoi tu me parles en anglais ». J’adore (pourvu que ça dure).
        Par contre, quand elle me raconte sa journée d’école, elle me la raconte en anglais. Ce qui est bien normal car les choses lui sont arrivées en anglais. Il n’y a aucune raison pour qu’elle les raconte en français. J’ai tout de même observé la semaine dernière qu’elle faisait l’effort de raconter sa journée d’école en français à son grand-père. Pourtant il parle parfaitement l’anglais.
        J’ai entendu la même chose que toi à propos des enfants bilingues et je l’ai observé à nombreuses reprises à Dublin chez des enfants d’amis. Pour l’instant la Moulinette contredit totalement cette observation.

      • Tant mieux et j’imagine que tu dois te réjouir de pouvoir continuer à communiquer avec ta fille dans ta langue. Et puis l’esprit de contradiction n’est pas une mauvaise chose, pour nous Français 🙂

  22. Très bon article, très agréable à lire 🙂
    J’aime moi aussi la langue française. Malheureusement, il est vrai que le travail dans une grande société, qui plus est dans le secteur informatique, oblige l’utilisation du « franglais » comme j’aime l’appeler, afin d’employer les mêmes termes que nos collègues disséminés aux quatre coins du Monde (en Belgique, on utilise d’ailleurs le (encore une expression que j’aime utiliser) « fran-néérlanglais » :p).
    Ce qui me révulse, par contre, ce sont les déformations de notre propre langue maternelle. Je prend pour exemple une expression couramment utilisée :
    *prendre une voix de nunuche* « waaaaaaw, il est tendance ton sac*
    D’après moi, on a une tendance à faire quelque chose…ou LA tendance actuelle va dans ce sens, par exemple…Enfin voilà le genre d’expressions qui me fait dresser les cheveux ^^
    (Je ne rentrerai pas dans le débat concernant le niveau de français déplorable du corps enseignant, mais vous remarquerez la belle figure de style utilisée afin de citer le problème ^o^).
    Dernière remarque avant ma sortie : chez nous, on dit bien « on se retrouve au pub », mais uniquement si on se retrouve au bar irlandais du coin :p
    Très bonne continuation!

  23. C’est marrant ça, que les langues s’influencent les unes les autres 🙂 après seulement quelques jours à Londres, je me suis surprise à penser en anglais ^^ par contre, moi aussi j’ai du mal avec les anglicismes, sur tout dans le milieu de la com dans lequel j’évolue :s

  24. Bonjour,
    Je fais partie de celles qui se sont expatriées, mais pour moi ce ne fut qu’un an. C’était il y a déjà 6 ans, et c’était pour mes études. Avant l’échange, j’étais aussi de ceux qui voulaient mettre de l’anglais de partout. Et puis avec l’expérience du fait de « perdre son Français », je me suis aussi transformée en une personne qui est tout à fait ok (!!) avec le fait d’utiliser des expressions anglaises, mais pas à tout bout de champ ! ( Intraductible d’ailleurs!) . A force, je trouve que les français finissent par accepter des tournures de phrases qui ne veulent plus rien dire, même en français, diffusées par les médias, et les pubs (..blicités!!!) notamment, et ça m’exaspère au plus haut point.
    Oui, pour moi aussi des fois, je pense que la tournure anglaise rendrait beaucoup mieux mes pensées que la phrase en français, mais quand on en arrive à des «  » la joie celèbre la beauté «  » ( Slogan d’un constructeur automobile ), c’est d’un ridicule! Et ça me fait peur que personne ne trouve à y redire, car cela devient du massacre (même pire mais je n’ai pas de mot, dans aucune langue pour traduire ma pensée) de la langue à ce niveau là !
    Personnellement, j’ai mis plusieurs mois avant de revenir à une bonne orthographe et une grammaire normale, et surtout pour réussir à taper sur mon clavier azerty sans m’énerver !!

    Et aujourd’hui, je lutte tous les jours pour ne pas perdre mon anglais !!!!!!

    • Moi aussi ça me surprend que « les gens » ne s’élèvent pas plus contre ces dérives langagières. Peut-être n’est-ce pas « tendance » (clin d’oeil à un commentaire précédent) de défendre la langue française ? En tout cas, il n’appartient qu’à nous de faire vivre notre langue !

  25. Hehe, très beau sujet! Issue d’une génération traumatisée par les phrases insensées de Mia Frye ou même Jean Claude Van Damme, je trouvais que les gens qui utilisent des anglicismes/des mots anglais à tout bout de champ se la  » pétaient graaaaave! » (passez moi l’expression, j’avais 15 ans à l’époque ^^).
    Depuis 4 ans que je suis expat, je « compatis » avec ces gens… je dis bien « compatir » car pour moi c’est comme un virus qui s’attrape et on n’y peut rien; les mots qui viennent plus vite en anglais, les expressions en anglais plus courtes ou mieux imagées pour exprimer sa pensée, les anglicismes dont on ne se rend même plus compte…
    Moi qui avait fait des études poussées en Lettres, je me retrouve à chercher sur google l’orthographe de mots de moins de 6 lettres, j’ai de plus en plus de doutes sur mes participes passés et ne me parlez même pas des accents…! -très déstabilisant!-
    Même si je ne lutte pas contre ce mélange des langues. qui est un symbole assez chouette de la communication entre peuples, cela m’a fait prendre conscience à quel point la langue française reste complexe et parfois insaisissable, même pour une « native speaker » comme moi 😉

    • Si même les pros s’embrouillent, où va-t-on ?!
      Plus sérieusement, ta réponse fait écho aux sentiments divers et contradictoires que le mélange des langues peut nous amener à ressentir : entre frustration et plaisir, la frontière est ténue.

  26. 7 ans aux US, rentrée depuis 4 ans, et l’anglais me hante encore au quotidien, dans certaines tournures, et surtout au boulot… où ma collègue a bien compris que je ne la snobais pas, mais me fait remarquer qu’en anglais ce serait peut-être correct mais que ce n’était pas très français tout ça!

  27. C’est vrai tout ce que tu raccontes !
    je suis comme toi, je cherche mes mots, tout le temps, des fois je fais des phrases en melangeant francais, anglais, italien et japonais (un peu folklorique j’avoue XD)

  28. Bonsoir Eva
    J’ai lu votre article avec beaucoup d’intérêt et un peu de jalousie. Parce que vous avez vraiment la chance d’avoir un cerveau suffisamment flexible d’absorber une nouvelle langue et s’adapter – même si ça vous cause du chagrin.

    Anglaise, j’ai toujours espéré d’avoir l’expérience de perdre un peu ma langue maternelle – et changer mon identité en même temps. Mais même après 6 ans passés en Belgique, ça ne m’est jamais arrivée, malgré tous mes efforts. J’ai appris votre belle langue jusqu’à un certain niveau, mais jamais au niveau que vous avez déjà atteint en anglais en beaucoup moins de temps. Et l’anglais a toujours persisté comme un virus. De retour maintenant, je lutte désespérément de retenir mon français, en faisant des correspondances par SKYPE, et en écrivant les petites notes comme ceci – mais comme il est dure !

    Donc soyez tranquille – votre développement est d’être applaudi.

    (Quand même j’utilise toujours certaines expressions FR utiles dont je n’ai pas trouvé l’équivalent en EN : « A la limite », « responsable » (comme nom, pas adjectif), et « normalement » (en fait je dis « normally », mais dans le sens FR, par exemple : « Normally I’ll be there next Tuesday » – ce n’est pas le bon anglais ça – mais il devrait être! )

    • Merci Stephanie, votre commentaire me fait très plaisir et je l’ai aussitôt lue à Prince. Ainsi donc il existe bien des expressions françaises que les Anglais nous envient : quelle fierté !
      Mais surtout, bravo à vous de vous être aussi bien appropriée cette langue parfois difficile. Pas besoin de perdre votre identité pour cela. Bonne continuation comme on dit chez nous 😉

  29. Je me reconnais tellement dans ton article; Pas plus tard qu’hier j’ai dit que je ne me sentais pas « valuée », que je suis vraiment « busy ». Shame on me, je perds mon francais c’est hyper frustrant.

  30. Comme je comprends, cela fait maintenant 7 ans que je suis à Londres et j’ai perdu mon français à une vitesse hallucinante! Je suis prof de français (oups!) et je dois sans arrêt vérifier l’orthographe de mots très courants. Le pire c’est quand mes élèves de me demandent de trouver des expressions équivalentes, j’y arrive une fois sur dix. Je suis « definitely » une de celles qui va dire « Je suis so confused » et autre…
    Mais depuis que j’ai repris la lecture régulière en français (Simone de Beauvoir notamment), je cherche un peu moins mes mots en français.
    Alors que mon copain, trilingue (anglais, allemand, espagnol) de naissance, n’a aucun problème à passer d’une langue à l’autre à l’oral, ça m’épate! Il a juste quelques petits problèmes d’orthographe, rien de très grave.

    • Oh là là, comme je le disais ci-dessous, si on ne peut plus faire confiance aux professionnels, à qui donc s’en remettre 🙂 ?
      Il est vrai que cela ne doit pas toujours être facile d’enseigner sa langue en habitant à l’étranger. Tu n’en as que plus de mérite. Comme tu l’écris, la lecture est sans doute le meilleur antidote, et quel plaisir aussi.
      Tu confirmes donc qu’il est bien possible d’être trilingue de naissance ? Je sais que cela est relativement courant à Londres, mais je me demande bien ce que cela donnera pour notre fille…

  31. Bonjour,

    Pour moi ce qui est le plus compliqué c’est quand il y a à la fois mon petit copain (anglais) et mes parents (français) personne ne parlant la langue de l’autre (enfin un peu maintenant mais comme même). la traduction simultanée quand on est pas traducteur c’est pas du gâteau. Je suis toujours en train de chercher le bon mot, et de me mélanger les pinceaux ( répondre dans la mauvaise langue ) . Alors que dans la vie normale (à parler anglais) je ne cherche pas mes mots, et quand je ne suis qu’avec des francophones à part quelques traductions mal tournées , ça va. Enfin, heureusement ils font bien finir par apprendre la langue de l’autre 🙂

    xx

  32. Helpful ! Celui la il est fort !
    Hier j’ai demandé a mon amoureux comment il le traduirait, sa reponse : « il n’y a pas de gens Helpful en France, donc le mot n’existe pas ».
    J’ai bien ri. :).

  33. Mais chère Evainlondon, ça m’arrive tout le temps! Déjà avant, avec le jargon bureau de business unit avec langue de travail de Shakespeare, et maintenant encore plus. Le plus drôle c’est qd on francise des verbes anglais, je trouve… (genre j’ai downloadé, upgradé, ou qu’on mixe joyeusement tout ça : tu prends left sur fry, tu passes le randalls slot avec la shop discount tires, et c’est là, etc…)
    Mais sérieusement, parfois, effectgivement, on ne trouve pas le mot en French, ça fait genre j’m’la joue grave, mais aps du tout. Le cerveau file just plus vite. Juste-fais-le comme dirait Mme la Victoire (Niké)
    Super post, ça me fait bien rire ;-p keep on

  34. Salut Eva! Ca faisait un moment que je n’avais pas lu ton blog, et j’ai adoré ce post en particulier!
    A mon grand dam, je fais aussi partie du club des ‘Comment on dit en français déjà?’ , et ça ne s’arrange pas après 12 ans à Londres, et des séjours de plus en plus rares en France. Même si on parle en français avec ma femme anglaise, mes enfants sont londoniens ‘born and bred’ (comment on dit …???), et c’est dur de résister et de ne pas rajouter des anglicismes ici et là. D’un autre côté (au moins je n’ai pas dit d’une autre main!), je trouve moins difficile de traduire des expressions françaises en anglais. Par exemple pour ‘le beurre et l’argent du beurre’, je pense que l’équivalent c’est ‘have your cake and eat it’. Pendant des années, j’ai utilisé ‘neither here nor there’ pour traduire ‘ni fait, ni à faire’, mais en fait ça ne veut pas dire ça du tout! Je pense qu’on peut utiliser ‘half-assed job’ ou ‘botched job’ pour s’approcher un peu, même si ce n’est pas vraiment la même. Et finalement (qui ne se traduit pas par finally), pour ‘ bon, bon, bon, c’est pas tout ça mais…’, il y’a une version anglaise très courte mais qui marche seulement si tu utilise la bonne intonation: ‘Anyway …’
    Max (on s’est rencontrés il y’a quelques années à Whitecross Street :))

    • Mais bien sur que je me souviens de toi et de notre déjeuner gastronomique ! Bienvenue de retour sur le blog et merci pour ton commentaire ! Quel plaisir d’essayer de traduire toutes ces expressions tout bonnement intraduisibles. Le charme de l’expatriation !
      Et tes enfants alors, maitrisent-ils certaines de ces expressions ?

  35. Je crois que vous souffrez de « Vandamite chornique » , regardez vous quelques JCVD et cela devrai vous remettre d’applomb 🙂

    Je connais bien votre maladie puisque j’en souffre moi même, à la poste française la guichetière m’a même dis que je parlait très bien le français :d

  36. Bonjour Eva, super article !
    J’ai eu le sentiment que mon français commençait à m’échapper vers la fin de notre première année aux Etats-Unis. Cela s’est confirmé cet été lorsque j’ai joué à un jeu de société en France, avec des amis français.
    Ce jeu s’appelle Unanimo. Tout le monde s’arme d’un papier et d’un crayon. On tire une carte qui donne un mot (cheval, natation…rien d’extravagant). Ensuite il s’agit de trouver le plus rapidement possible 7 mots tirés du champ lexical de ce mot.
    Le comptage des points est subtil : tu gagnes un point par adversaire qui a écrit le même mot que toi! Lors de cette partie, j’ai senti que je ne retrouvais pas mon vocabulaire aussi rapidement que par le passé. D’ailleurs, souvent, les mots anglais me venaient en premier.
    Mais j’aimerais bien jouer à ce jeu ici, avec mes amis francophones pour enrayer cette perte de vocabulaire. Nous jouons aussi souvent à Mixmo (scrabble en plus rapide) avec mon mari. C’est un vrai plaisir que de jouer avec les mots de notre langue natale!
    A bientôt,

    Véronique

  37. Pingback: Voyage voyage (d’affaires) | Impertinentes chroniques d'une Française à Londres

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